MEDIAS

Journal  » La Liberté « 

Parution : 23 octobre 2022

LISE-MARIE PILLER

LEGO, une brique après l'autre

Des Fribourgeois exposaient ce week-end leurs créations à la Bourse Rétro-Technica, à Forum Fribourg

Construction» «Ces tables, c’est pour que les enfants puissent jouer?» lance quelqu’un. «Oui, après, il y a aussi les grands gamins» répond Christophe Durussel, habitant de Marsens. Et pour cause, du haut de ses 51 ans, l’exposant Johan Cuperus assemble avec joie des Lego.

Bienvenue à la brocante technique Rétro-Technica, qui battait son plein ce week-end à Forum Fribourg. Et particularité de cette année: un espace était réservé aux Lego, chapeauté par Christophe Durussel, qui tient un magasin dévolu au célèbre jeu de construction danois à Bulle. Dix-neuf passionnés, majoritairement fribourgeois, exposaient leurs oeuvres et créations originales. Il y avait aussi de la vente. «Depuis mes 7 ans, j’achète des Lego, qui suscitent actuellement un grand engouement. Il y en a toujours disséminés sur les stands», explique Dominique Durussel, coorganisateur de Rétro-Technica avec sa compagne Laurence Aubort .

Des vaisseaux spatiaux

Sur le stand de Johan Cuperus, c’est un peu le jeu des sept erreurs. Au milieu à gauche se trouvent trois vaisseaux spatiaux posés sur un sol lunaire. Au milieu à droite, trois vaisseaux spatiaux sont aussi posés sur un sol lunaire. Mais ceux de gauche ont l’air plus neufs et ce n’est pas qu’une impression. Il s’agit d’une réédition, toute fraîche, de trois navettes (de droite) sorties en 1979. «On peut toujours assembler des pièces anciennes avec des pièces modernes», indique l’habitant de Marsens, qui donne quelques différences: les Lego actuels sont plus brillants et complexes, tandis que des pièces sans aspérités cachent souvent le haut des briquettes pour donner un aspect plus lisse. Le catalogue de pièces est aussi beaucoup plus fourni. Quant à chaque briquette, elle coûte environ 10 centimes. Il y en a environ 20 000 pour les deux bases lunaires.

On peut toujours assembler des pièces anciennes avec des pièces modernes». Johan Cuperus

«J’adore l’espace et la science-fiction», poursuit l’ingénieur, qui travaille dans le domaine de la microtechnique, en désignant des vaisseaux de Star Treck, Star Wars, Cosmos 1999. «J’ai découvert les Lego vers 4 ou 5 ans et depuis, je n’ai jamais abandonné même s’il y a eu des périodes plus calmes en raison du temps et du budget.» Aujourd’hui, sa cave abrite 300 contenants allant du tiroir à la caisse, car la règle d’or est de bien trier Lego. «Parfois, j’y descends et quand je remonte, je m’aperçois que la maison est bien silencieuse et qu’il est une heure du matin.» Lui-même se rend à d’autres expositions en Suisse – Rétro-Technica est la troisième cette année. Il assure que les Lego ne sont pas que pour les enfants: «Quand on est petit, on se fait nos histoire. A l’âge adulte, c’est la création qui nous guide.»

Lego en famille

Plus loin, Julien, Guillaume et leur maman Isabelle Pasquier, d’Epagny, font des Lego en famille. Devant eux, des trains miniatures circulent inlassablement. «Les enfants jouaient à des Lego tout simples chez leur grand-maman, c’est ce qui leur a donné le goût», explique Isabelle Pasquier. Tous deux ont croché au thème du train, puis ont fondé une association pour montrer leurs créations. Une belle aventure, puisqu’aujourd’hui, Bricks Team est forte d’une vingtaine de membres et a organisé une première exposition officielle à Romont.

Leur passion a influencé le duo jusque dans la vie professionnelle, Julien étant dessinateur en construction métallique et Guillaume se formant dans le dessin en génie civil. Le premier s’est d’ailleurs servi de ses connaissances pour recréer en une année (200 à 300 heures de travail) l’arche d’un viaduc créé par Gustave Eiffel. Et puis il y a l’oeuvre majeure, visible sur la table d’à côté: une reproduction de la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) à Fribourg, commandée par l’Etat de Fribourg, qui voulait une maquette. Les deux frères avouent avoir eu des sueurs froides à la fin de leur année de travail: «Les délais de livraison de Lego s’étaient allongés. Ensuite, il a fallu faire entrer la maquette dans la BCU. Nous avons dû en démonter plusieurs parties et la remonter.» Quant aux créations, l’idée n’est pas de les désassembler, mais de les améliorer. Et même la grand-maman s’y est remise: elle a fabriqué un vase rempli de fleurs en Lego, exposé un peu plus loin. «Ma copine se met aussi aux Lego depuis qu’elle est avec moi. C’est une maladie qui se propage très vite», plaisante Julien.

Lego Mario

A côté des trains, les visiteurs passent à l’univers ludique et coloré de Mario Kart, le célèbre jeu vidéo. Ici, les personnages Lego ont les yeux qui clignotent, peuvent être connectés entre eux par Bluetooth, faire de la lumière et être posés sur des mini-codes-barres, qui ont divers effets. «C’est mon univers, je l’ai imaginé avec un peu d’aide de mon papa et de ma maman», proclame Sacha Volet, 10 ans, habitant de Broc. Et le papa, Romain, d’assurer qu’il y est en réalité pour très peu. «C’est la maman, la gameuse invétérée, et je pense qu’il faut connaître les jeux vidéo pour que ce type de Lego parle.» Et son fils d’ajouter: «J’ai toujours dit que je voulais être fermier, mais j’aimerais continuer à faire des Lego des expositions. Celle-ci est ma deuxième.»

Autre ambiance, tout aussi colorée, chez Loïc Nicolet. Cet habitant de Cormanon âgé de 17 ans se tient droit comme un «I» derrière la table où il présente des créations d’Halloween, imaginées pour coller au moment. Sur des petits plateaux, des fantômes festoient, Frankenstein subit des expériences, Dracula se tient à côté de son cercueil. Un grand manoir en impose: «Il est inspiré de la Haunted Mansion (maison hantée ndlr.) à Disneyland en Californie. Je l’ai fabriqué en un mois grâce à des photos sur Google et une application gratuite sur l’ordinateur pour faire les plans.» Son problème reste la place: «Le salon et ma chambre sont engloutis. Je dois trouver un local, sinon je devrai démonter ces créations.» A côté d’Halloween, un immense Titanic d’environ 1,35 mètre de long et de 9099 pièces, attire les regards. Petit secret, on peut même l’ouvrir. «J’adore ce bateau, j’ai essayé d’en fabriquer un quand j’étais petit, mais je n’avais pas assez de pièces. Et puis quand Lego a sorti ce Titanic, je n’avais pas assez d’argent. C’est le père d’un ami qui m’a fait la surprise. Je l’ai un jour trouvé sur mon palier, je l’ai assemblé en un week-end!»

Journal  » Courrier du Val-de-Travers Hebdo « 

Parution : 1 juin 2022

KEVIN VAUCHER

Alors, ça casse des briques  ?

Les Lego sont un passage quasi obligé pour tout enfant vivant dans notre partie du globe. Depuis 2020, une grande chaîne nationale française diffuse un concours télévisé pour adultes autour des Lego. Mettant ainsi en lumière le fait quʼil nʼy a pas dʼâge pour sʼamuser à empiler les briques multicolores. Depuis le 27 mai, et jusquʼau 11 juin, une exposition fait vivre une dizaine de constructions dans le hall dʼespaceVal. Grand huit, trains, éolienne, village entier dʼhabitations et objets issus de lʼunivers de Star Wars sont notamment à portée de regard des visiteurs. Dʼoù peut bien venir une telle passion ?

Cette question, je lʼai directement adressée à Guillaume Pasquier. Ce Gruérien de 25 ans a fondé lʼassociation Bricks Team en 2017. Avec son grand frère, et une vingtaine dʼautres membres, ils sʼagitent autour des Lego dans le but de partager leur passion dans le cadre dʼexposition, dʼactivité scolaire ou de fête de quartier.

Cʼest une association à but non lucratif. Cette passion me coûte bien plus quʼelle ne me rapporte.

Sur une année, ce mordu dépense entre 600 et 1000 francs pour élargir sa collection ou pour se lancer de nouveaux défis. Quels types de défis me direz-vous ?

Un logiciel « spécial Lego »

Eh bien cʼest simple, les deux frères produisent de nouvelles réalisations de deux façons différentes. Soit ils achètent directement un set – autrement dit une boîte officielle mise sur le marché par la marque Lego – soit ils font fonctionner leur imagination.

Nous avons un logiciel qui nous permet de créer tous types de constructions en fonction de nos idées. Il suffit de dessiner quelque chose et le logiciel nous indique instantanément combien de pièces de Lego elle va nécessiter. Ensuite, on passe commande auprès dʼun magasin spécialisé à Bulle ou sur internet et on a plus quʼà attendre les pièces pour débuter la réalisation.

Détail non négligeable, Guillaume Pasquier a une formation de dessinateur en génie civil et il fait un travail manuel (électricien). Son frère est dessinateur en construction métallique.

À sa retraite ou à sa communion

Si vous imaginez que bâtir des édifices ou des objets en Lego est facile, allez faire un tour à espaceVal, vous risquez bien de changer dʼavis rapidement. Lorsque la réalisation compte des milliers de pièces, je vous garantis quʼil faut garder une concentration constante.

Sinon, vous en serez quitte pour quelques malfaçons et bien du temps perdu. Guillaume et son équipe proposent des ateliers de construction ainsi quʼun coin de création libre pour que chacun puisse mettre la main au panier de Lego.

Peut-être que cela éveillera ou réveillera une passion chez certains. Vous savez, moi jʼai eu le déclic lors de ma communion quand jʼai reçu mon premier train en Lego. ça vous tombe dessus sans prévenir. Je connais des personnes qui ont commencé à y prendre goût au moment de la retraite.

Une expo qui fait du bruit

La passion du jeune homme sʼest construite brique par brique. Et elle sʼest affinée petit à petit, comme « un bon fromage, coupe le Gruérien.

Il y a parfois aussi eu des trous car je nʼavais pas toujours les moyens dʼacheter de nouveaux sets. Jʼai recommencé à étoffer ma collection à la fin de ma scolarité lorsque jʼai eu mes premiers salaires.

À force, il a arrêté de compter le nombre de Lego quʼil a acheté jusquʼà ce jour. Il avance tout de même le chiffre de 300 sets minimum.

En sachant quʼun set peut compter jusquʼà 10ʼ000 et plus, ça en fait des kilos de briques à stocker. Nous, on faisait ça dans un local de 30 mètres carrés à la base. Puis on nʼa pas réussi à tempérer notre passion et on a dû déménager dans de plus grands locaux. Il y a trois semaines, nous avons tenu une expo à Romont sur un espace de 300 mètres carrés.

2700 visiteurs y ont passé une tête. Si ça ne casse pas des briques, cʼest sûr que ça fait du bruit !

Journal  » La Gruyère « 

Parution : 14 mai 2022

ÉLODIE FESSLER

Ces deux frangins voient la vie en LEGO

Julien et Guillaume Pasquier sont mordus de Lego depuis petits. Avec leur association Brick’s Team, ils organisent ce week-end à Romont une grande exposition dédiée aux célèbres briques danoises.

ROMONT. Au milieu des cartons, dans un sous-sol à Mézières, Julien et Guillaume Pasquier manient et rangent délicatement leurs trésors multicolores. Les deux frères gruériens organisent ce week-end à Romont leur première exposition dédiée aux Lego avec leur association Brick’s Team Suisse romande. Fondée en 2017, elle réunit une vingtaine de mordus des célèbres briques danoises. « on a aussi un groupe facebook avec 700 membres pour vendre, troquer ou simplement montrer nos sets », lancent-ils.

Julien, 27 ans, et Guillaume, 25 ans, ont attrapé le virus  des Lego gamins. « Lors de notre première communion, on a reçu chacun notre premier train et quelques rails Lego, se remémore le cadet. Le train, ça a toujours été notre truc. Quand on habitait à Broc, on regardait passer les wagons devant Nestlé. »

Mandats d’envergure

L’engouement n’a cessé de croître au fil des ans. Après un premier local de 20m2, ils stockent et exposent désormais leur Lego dans 90m2 à Mézières. Depuis qu’ils sont salariés, ils étoffent leur collection en dépensant chacun quelques centaines de francs par année. Electricien de formation, Guillaume vient de commencer un apprentissage de dessinateur en génie civil. Dès qu’il le peut, il vient au local avec son frère construire des sets officiels ou élaborer  des créations. « En arrivant, on essaie de se donner une heure de départ. Mais on ne voit jamais le temps passer. C’est plus qu’une passion », sourit l’aîné, dessinateur en construction métallique.

Leur première maquette représentant une ville est exposée en 2018  lors du 20e  salon du modélisme, de loisirs créatifs et de l’artisanat. (FAMA) à Espace Gruyère. Agrandie, elle s’étend désormais sur 11m2 et nécessite une journée entière de montage en cas d’exposition. Les deux frangins reçoivent aussi des mandats d’envergure. Ils ont notamment réalisé une maquette de la nouvelle bibliothèque cantonale universitaire (BCU) de Fribourg. « Elle mesure 160 par 170 cm. Il nous as fallu environ 400 heures pour la réaliser avec 25 000 pièces », explique Guillaume. La création  avaient été exposée dans le cadre d’une exposition  retraçant l’histoire de l’institution. « Elle devrait être réinstallée dans le futur hall d’entrée de la BCU à  la fin de travaux en 2024 », précise Julien.

300m2 d’exposition

Rangée dans des boîtes, la BCU en Lego sera d’ailleurs visible ce week-end à Romont. Événement qu’ils peuvent mettre sur pied après deux ans  d’attente en raison de la pandémie. « C’est la première exposition Lego organisée dans le canton », affirment-ils.

Dans la salle de l’Hôtel de Ville de 300 m2, une quinzaine d’exposants présenteront leurs maquettes et modèles. Parmi eux Christophe Durussel, gérant du magasin bullois Brick Occasions. « Un de nos grands fournisseurs. On se donne mutuellement des coups de main », sourient-ils.  Une tombola et des food trucks sont aussi prévus.

Le public pourra rencontrer ce samedi les derniers gagnants de Lego Master, célèbre émission de télévision française où des candidats s’affrontent autour de constructions en Lego. Il y aura également des pièces en vrac pour laisser chacun exprimer sa créativité. Chacun, cela signifie les enfants comme les plus grands, souligne Julien. « Lors des autres expos auxquelles on a participé, des personnes âgées nous demandaient comment réparer le moteur de leur train. Les gens retrouvent ce plaisir à tout âge. C’est assez fou et ça fait plaisir. »

Romont, Hôtel de ville,
Samedi 14 mai de 10h à 18h,
Dimanche 15 mai de 9à 17h

Média numérique  » FRAPP « 

Parution : 14 mai 2022

Radio FR – ISABELLE TAYLOR / ac

Une exposition entièrement dédiée aux Legos à Romont

La capitale glânoise accueille ce week-end une exposition de Lego, de nombreuses créations seront à voir, notamment une réplique de la BCU.

Une grande exposition de Lego se tient samedi et dimanche 14 et 15 mai à Romont, une première dans le canton. Une vingtaine d’exposants de toute la Suisse romande présentent leurs créations sur une surface de 300 mètres carrés. Il sera notamment possible d’admirer une reconstitution de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg qui compte 25’000 pièces.

Les Legos étant appréciés des jeunes comme des moins jeunes, l’événement devrait attirer du monde. « L’intérêt sera toujours là parce que Lego font le nécessaire pour se mettre en avant, ils ont des sets un peu plus à jour, plus numériques. Ils ont aussi sorti une gamme pour les plus de 18 ans, ainsi ils attirent tout le public, donc c’est sûr qu’on va avoir du monde », précise Julien Pasquier, l’un des organisateurs de l’exposition.  Si le succès est effectivement au rendez-vous, l’événement pourrait être renouvelé ces prochaines années.

RTS – Journal télévisé de 19h30

Parution : 21 décembre 2021

MAGALI ROCHAT

Les jouets Lego séduisent de plus en plus les adultes

Journal  » La Gruyère « 

Parution : 19 octobre 2019

CHRISTOPHE DUTOIT

La BCU expose des dernières balises avant sa future mutation

La Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg consacre à elle-même sa dernière exposition avant le chantier de son agrandissement. Une plongée ludique et drôle dans tout le bâtiment, à la recherche du fameux rat de bibliothèque.

EXPOSITION. Dans quelques mois, la bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg fermera ses portes. Car, comme pour Le vieux chalet de l’abbé Bovet, on la «rebâtira plus belle qu’avant». En attendant cet énorme chantier qui courra sur plusieurs années, l’institution propose, jusqu’au 31 mars, sa dernière exposition avant travaux, intitulée #maBCU.

«Notre idée était de dresser un état des lieux, de jeter des regards en arrière, mais aussi en avant, pour préparer cette cure de jouvence», explique Silvia Zehnder Jörg, cheffe du secteur collections fribourgeoises et activités culturelles.

Il y a quelques mois, la bibliothèque a lancé un appel à ses utilisateurs, sous la forme de boutades : « La BCU n’est pas… une banque, une ruine, une secte. » Mais pour eux, quelle est-elle ? Le résultat, sous forme de courts témoignages, est visible sur un écran qui continuera d’être alimenté tout au long de l’exposition.

« L’exposition se veut interactive, ludique et décalée », affirme Silvia Zehnder Jörg, qui a travaillé avec ses collègues Athéna Schuwey et Sara Stefania Lonati. « Tout comme la bibliothèque, elle est ouverte à tous les publics et elle s’adresse aussi bien à ceux qui veulent tout lire qu’à ceux qui vont y picorer quelques informations ».

Par Exemple, saviez-vous qu’on appelait « la glacière » le premier cabinet de lecture installé jadis dans l’enceinte du collège Saint-Michel ? Ou que, le 24 novembre 1941, un ordre de la Direction de la justice et police interdisait le prêt de littérature communiste – sauf en cas « d’intérêt scientifique prouvé » – sous peine de poursuites pour propagande.

Travail de bénédictin

En 171 ans d’existence, il s’en est passé des choses dans la vénérable maison. « En 1848, le nouveau régime et ses idéaux radicaux ont expulsé les Jésuites de Fribourg », rappelle Silvia Zehnder Jörg. Sous l’impulsion du curé Meinrad Meyer, qui recevait un traitement de 800 francs par année, un premier catalogue est publié quatre ans après l’ouverture. « Un vrai travail de bénédictin ».

A l’époque, on réfléchit déjà à plusieurs sites en ville de Fribourg : les Cordeliers, l’arsenal, l’Albertinum. Mais il faut attendre 1910 pour qu’on inaugure le bâtiment au style « baroque retrouvé ». On parle alors de « troisième merveille » du canton, derrière les orgues d’Aloys Mooser et…

Sur la longue timeline qui traverse la salle d’exposition, les anecdotes se disputent le prix de l’originalité : on se souvient du déménagement de fenêtre, de la réquisition des magasins de livres pour loger la troupe en 1914, de l’aquisition du premier fonds photographique en 1919 (léon de Weck), de l’engagement de la première femme aide-bibliothécaire en 1922, pour un salaire mensuel de 100 francs. Et déjà, on volait des livres de la bibliothèque, que quelqu’un a retrouvés dans un champ à Morat. Sans parier de la mort atroce de cet enfant de 9 ans, qui chuta de la verrière.

En 1976, on inaugure l’extension actuelle du bâtiment, qui coûte alors la bagatelle de 14 millions de francs. De million, il en est également questions en 1988, lorsque le nombre de notices atteint cette barre symbolique. « En 2019, le portail Frebooks compte 15 millions de livres disponibles… »

Qui dit notices, dit immanquablement informatisation, qui a commencé en 1982, comme en témoignent des vieilles reliques visibles dans la salle de prêts, tel cet ordinateur Olivetti M24 qui fonctionne toujours. D’ailleurs, la BCU était à la pointe du progrès, puisqu’elle fut l’un des premiers lieux fribourgeois à mettre à disposition internet au public. C’était en 1995.

Le réveil du Père Girard

L’exposition montre encore quelques « fribourgensias » sous la forme d’un cabinet de curiosités : le réveil du Père Girard, la maquette d’un décor du Théatre des Osses ou une maquette en Lego du bâtiment actuel, qui compte 25 pièces, 492 fenêtres et 400 heures de travail par le Bricks Team.

25000 pièces de Lego ont servi à construire la maquette de l’actuel bâtiment de la BCU, avec ses 492 fenêtres. Cette oeuvre a nécessité 400 heures de travail de la part du Bricks Team.

L’exposition se poursuit dans tout le bâtiment, avec des photographies anciennes dans leur contexte, des portraits d’étudiants grandeur nature, plein d’anecdotes à dénicher (tout comme le fameux rat de bibliothèque, empaillé bien sûr, à bien chercher dans les rayonnages). En outre, le visiteur est invité à poser sa patte dans les toilettes… « En général, nous nettoyons les graffitis durant l’été. Mais, cette année, j’ai demandé qu’on les laisse » avoue la conceptrice de l’exposition. Des stylos sont d’ailleurs à disposition pour toutes nouvelles contributions.

Enfin, il est à noter que le prêt des livres et l’accueil des étudiants se poursuivront, dès avril 2020, depuis le site de Beauregard, pour une durée minimale de quatres ans. Ensuite seulement, la BCU regagnera ses locaux rénovés et agrandis.

Fribourg, BCU, exposition #maBCU, jusqu’au 31 mars 2020

Journal  » La Liberté « 

Parution : 18 novembre 2018

ARNAUD ROLLE

Grands fans de la «petite brique»

Le salon du modélisme FAMA a fêté ses 20 ans ce week-end. Une passion déclinée en quatre portraits.

Bulle » Les Lego ont été omniprésents ce week-end lors de la 20e édition du salon du modélisme, des loisirs créatifs et de l’artisanat FAMA à Espace Gruyère à Bulle. Une exposition dédiée aux Lego et à ses dérivés artistiques a été mise sur pied au cœur du salon. Pour les passionnés massés devant les divers stands, les petites briques et figurines en couleurs sont souvent bien plus qu’un jeu. Tour d’horizon des différents acteurs présents.

Lego en diorama Invité d’honneur du salon, le Léman Lego User Group (LeLUG) rassemble des adeptes de Lego en provenance de toute la Suisse romande. L’association, qui compte une cinquantaine de membres, présentait notamment une impressionnante fresque en Lego – appelée «diorama» dans le jargon des passionnés – mesurant près de douze mètres. Le tout dans une ambiance médiévale et féerique ainsi qu’un souci du détail impressionnant. «Il y a une année, nous avons commencé à nous greffer sur le diorama d’un collègue, qui le construisait depuis six ans déjà. Ces œuvres ne cessent d’évoluer. C’est ce que nous apprécions», explique Steven Lüthi, président de l’association LeLUG.

L’association a l’avantage – voire le privilège – d’être reconnue par la marque danoise Lego. «Notre travail assidu nous permet d’être les ambassadeurs de la marque. C’est enrichissant et valorisant. Pour être reconnu par Lego, nous devons participer à des manifestations comme ce salon. Nous le faisons avec passion. Mais il y a là aussi évidemment un aspect marketing.»

Lego photographié Les briques emboîtables et figurines Lego se déclinent de mille façons. Sofiane Samlal est connu dans le monde entier sous le nom d’artiste Samsofy. Depuis toujours passionné de photographie, cet artiste ardéchois décide un jour mettre en scène des petits personnages Lego dans ses clichés. Et c’est le déclic. «J’ai commencé en 2013, pour m’amuser. Il y a immédiatement eu un engouement médiatique important, surtout sur internet. Les Lego sont à présent ma marque de fabrique.»

Samsofy, lui, n’est pas partenaire officiel de la marque Lego, mais la collaboration est tacite, dans l’intérêt des deux parties. «Je véhicule une bonne image de la marque. Ses responsables ne me mettent pas de bâtons dans les roues. Heureusement qu’ils ne sont pas trop axés sur les procédures», explique le jeune photographe français.

Lego récupéré Recycler et revaloriser les pièces de Lego, c’est la mission que s’est donnée Christophe Durussel, fondateur de l’entreprise Legoccasion SA, à Nuvilly, dans la Broye fribourgeoise (LL, 5 juin 2018). «Nous avons plus de 600 tiroirs de pièces détachées et nous trions près de 250 kg de Lego par mois», affirme-t-il. Aucun magasin Lego officiel n’existe en Suisse. «Il y a plein de boutiques virtuelles mais il existe une forte spéculation sur les pièces détachées. Dans notre boutique, nous plafonnons les prix. Nous avons toujours plus de clients qui viennent de Suisse et des pays limitrophes. L’objectif à terme serait de devenir une franchise officielle de Lego. C’est un rêve», explique le passionné, les yeux scintillants.

Lego gruérien Julien et Guillaume Paquier, respectivement 24 et 22 ans, étaient comme à la maison ce week-end à Espace Gruyère. Les deux frères, natifs du village de Gruyères, ont créé le groupe de partage Bricks Team, pour les passionnés de Lego de leur région. Installé à Riaz, Bricks Team déménagera prochainement à Bulle. «Nous sommes fans des Lego depuis que nous sommes gamins. L’an passé, nous avons créé un groupe Facebook pour échanger et montrer nos maquettes, nos créations, notre passion. Nous proposons des activités où les gens peuvent venir faire des constructions en Lego et éventuellement les acheter», explique Julien Paquier.

Bilan Selon les organisateurs, la vingtième édition du salon FAMA s’est terminée sur un bilan extrêmement positif. «L’exposition Lego a joué un rôle important», explique Anaëlle Charrière, cheffe de projet. Avec 9000 visiteurs, l’événement enregistre une hausse de fréquentation de 20% par rapport à la dernière édition. »